Madeleine DAVAINE ( 1905-1988)

Madeleine Davaine

Madeleine Davaine, née le 4 avril 1905 à Saint-Amand-les-Eaux, est la fille aînée d’Henri Davaine, directeur de la chaînerie familiale créée en 1835 par Hyacinthe Davaine. La famille est de confession protestante. En 1940, son père et son frère le plus âgé meurent à la guerre. Elle devient la gérante de la société. Dans l’obligation de travailler pour les Allemands, Madeleine Davaine fait tourner l’usine le plus lentement possible en détournant des matières premières pour retarder les commandes.

Sa foi protestante l’a amenée à aider des juifs durant la Seconde Guerre Mondiale, en souvenir des Huguenots persécutés au XVIIe siècle et de la tradition protestante de soutien aux opprimés. La maison Davaine, une grande maison avec un jardin tout en longueur 3 place Gambetta, est un lieu de refuge pendant la Deuxième guerre mondiale, selon le témoignage de François Escande, fils d’Alfred Escande, pasteur de l’Eglise Réformée de Valenciennes : Madeleine Davaine a caché un républicain espagnol. Elle cache aussi, à partir de 1943, des jeunes hommes, qui à partir de 1943, sont réfractaires au STO. Elle les recrute et les nomme à des postes clé de son entreprise pour les protéger.

Madeleine Davaine a ainsi caché durant deux ans, deux fillettes juives françaises les faisant passer pour ses nièces. En 1942, prévenue par des voisins qu’une rafle se prépare à Lille, la famille Dessau réussit à y échapper et envoie ses enfants dans plusieurs communes de l’Amandinois. Les deux plus jeunes filles restées ensemble sont scolarisées et assistent à l’école du Dimanche, comme si elles étaient protestantes. Jacqueline et Hélène Dessau sont à l’abri chez Madeleine Davaine mais ne peuvent pas écrire à leur famille de peur d’être repérées. Après la Libération et plus de deux ans sans contact, elles retrouvent leurs parents, leurs frères et sœurs cachés par d’autres familles protestantes. Elles partent aux Etats-Unis faire leurs études mais garderont le contact avec la famille Davaine.

Madeleine Davaine a continué à accueillir des jeunes chez elle de toutes origines, toujours dans le même état d’esprit. Suite à la demande de Jacqueline et Hélène Dessau, Madeleine Davaine reçoit à titre posthume la « Médaille des Justes parmi les Nations », la plus haute distinction civile décernée par l’Etat d’Israël, le 2 septembre 2012 lors du 68e anniversaire de la libération de Saint-Amand-les-Eaux.

Madeleine Davaine a continué à accueillir des jeunes chez elle de toutes origines, toujours dans le même état d’esprit.

Suite à la demande de Jacqueline et Hélène Dessau, Madeleine Davaine reçoit à titre posthume la « Médaille des Justes parmi les Nations », la plus haute distinction civile décernée par l’Etat d’Israël, le 2 septembre 2012 lors du 68e anniversaire de la libération de Saint-Amand-les-Eaux.

Madeleine Davaine meurt le 3 janvier 1988

 

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